La transformation de la France à l’épreuve de la confiance

Découvrez en exclusivité les résultats de la 7ème édition du Tableau de la transformation de la France.

Retrouvez l’article du JDD consacré aux résultats :

Symptôme ou conséquence? Au moment où Emmanuel Macron et Edouard Philippe bataillent pour la réforme des retraites, scepticisme et inquiétude remontent en force quant à leur capacité de transformer le pays autant que sur l’utilité des changements en cours. Selon les résultats du Tableau de bord No Com-Ifop-JDD, un tiers seulement des Français considèrent que le pays « s’est transformé » depuis le début du quinquennat (33%) et un peu moins en ressentent « des effets positifs » pour eux-mêmes (29%, - 4 par rapport à la vague précédente, en juin 2019) et seuls 43 % en attendent pour l’avenir (- 5). À la question : « Croyez-vous que la France va réussir à se transformer dans les prochaines années? », la réponse n’est d’ailleurs positive que pour 39 % de nos concitoyens, alors que l’optimisme était majoritaire en mai 2017 (53%).

Symptôme ou conséquence? Au moment où Emmanuel Macron et Edouard Philippe bataillent pour la réforme des retraites, scepticisme et inquiétude remontent en force quant à leur capacité de transformer le pays autant que sur l’utilité des changements en cours. Selon les résultats du Tableau de bord No Com-Ifop-JDD, un tiers seulement des Français considèrent que le pays « s’est transformé » depuis le début du quinquennat (33%) et un peu moins en ressentent « des effets positifs » pour eux-mêmes (29%, - 4 par rapport à la vague précédente, en juin 2019) et seuls 43 % en attendent pour l’avenir (- 5). À la question : « Croyez-vous que la France va réussir à se transformer dans les prochaines années? », la réponse n’est d’ailleurs positive que pour 39 % de nos concitoyens, alors que l’optimisme était majoritaire en mai 2017 (53%).

Signe que le désenchantement l’emporte : tous les indicateurs relevés par l’Ifop virent de nouveau au rouge, après une amélioration sensible l’été dernier qui laissait envisager une sortie par le haut de la crise des Gilets jaunes. Ainsi, l’orientation de la politique ­actuelle n’est approuvée en matière de sécurité qu’à 42% (- 11), pour baisser les impôts qu’à 38% (- 12), pour la qualité de l’école qu’à 38% aussi (- 20), sur le pouvoir d’achat qu’à 31% (- 13), contre l’islamisme radical qu’à 30% (- 11).

Un manque de pédagogie

Même l’accélération de la transition écologique, pourtant revendiquée par le chef de l’État et le gouvernement, est contestée (seuls 45% la valident, – 5), de même que la politique pour l’emploi (37%, – 7) alors que le chômage a continué de baisser en 2019. Sur la question de la préservation du système de retraites, posée pour la première fois par l’Ifop dans cette enquête, l’approbation n’atteint que 37%, quand pourtant 40% en font l’un des objectifs prioritaires de la transformation de la France – c’est dire que la pédagogie de la réforme reste à faire.

Cette condition vaut d’ailleurs ­au-delà du seul sujet des retraites : si la « volonté de transparence et d’explication » est citée à 19% parmi les conditions d’un réformisme efficace, autant que la capacité à proposer « une vision et un cap clair », à peine un Français sur trois considère qu’elles sont remplies (36%, 27%). Plus préoccupant encore pour le pouvoir : le « souci de justice » est toujours le critère principal (38%,+ 3 par rapport à juin 2019) et, de ce point de vue, à peine un Français sur cinq juge que cette exigence est observée (21%, – 1, dont seulement 20% chez les ouvriers, 11% des agents publics, 16% des 35-49 ans, 17 % des classes moyennes et 35% des électeurs d’Emmanuel Macron en 2017).

Des aspirations contradictoires

D’autres indications éclairent le défi imposé au tandem Macron-Philippe : parvenir à convaincre de la dimension sociale du ­réformisme qu’ils proposent aux ­Français, et plus largement à la faire coïncider avec les attentes de l’opinion. Parmi les priorités assignées à la transformation, l’augmentation du pouvoir d’achat (49%) et la réduction des inégalités sociales (40%) demeurent au niveau le plus élevé, la garantie de « l’avenir des retraites » s’intercalant désormais entre elles (42%,+ 4 par rapport à juin 2019). Mais lorsqu’est posée la question d’un modèle de transformation alternatif à celui de l’exécutif actuel (75% croient à présent qu’un tel modèle serait possible), les priorités avancées par les Français expriment des aspirations distinctes, voire contradictoires : arrivent ainsi en tête la « réduction des inégalités » (40%) et la « baisse des impôts » (37%) – mais comment réussir l’une sans ralentir l’autre?

Viennent ensuite le « contrôle de l’immigration » (32%), la « transition écologique » (28%) ou encore la « défense de la laïcité » (27%) et « l’égalité femmes-hommes » (20%), loin devant le « rétablissement de l’État » : autant d’enjeux parallèles qui compliquent la définition d’une politique susceptible, dans un avenir proche, de rassembler les Français. Si Macron veut poursuivre les réformes, comme il l’a assuré dans ses vœux télévisés le 31 décembre, il va devoir s’habituer à le faire sans soutien massif dans l’opinion.

Article dans le Journal du Dimanche du 12 janvier 2020

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